Et si l’aromathérapie devenait un pilier de la gestion naturelle de la SEP ?

Chaque matin, les mêmes questions reviennent. Est-ce que mes jambes vont répondre ? Est-ce que la fatigue va me clouer au lit avant midi ? Est-ce que mon esprit sera clair, ou noyé sous un brouillard épais ?

Vivre avec la sclérose en plaques, c’est naviguer dans un corps imprévisible. Les traitements médicaux sont indispensables, mais ils ne tout soulagent. La spasticité, l’anxiété, les insomnies, la douleur sourde – tout cela persiste, en sourdine. Et pourtant, une réponse douce, accessible, puissante commence à prendre place dans les armoires des patients : l’aromathérapie.

Pas comme un remède miracle. Comme un allié.

Une maladie qui ne se contente pas d’un seul front

La sclérose en plaques attaque le système nerveux central. Elle détruit la myéline, cette gaine isolante qui permet aux signaux nerveux de circuler. Résultat ? Des symptômes variables, mais dévastateurs : spasmes musculaires, fatigue extrême, troubles urinaires, douleurs neuropathiques, instabilité émotionnelle.
Les traitements de fond freinent la progression, c’est un acquis précieux. Mais ils ne suffisent pas à redonner du sommeil, à apaiser les tensions, à calmer le cœur qui s’emballe à la moindre contrariété.
Il faut autre chose. Une approche qui regarde le corps dans son ensemble. Qui traite la personne, pas seulement la maladie.

L’aromathérapie, bien plus qu’un parfum apaisant

On croit parfois que les huiles essentielles ne servent qu’à parfumer une pièce. Erreur. Elles sont des concentrés de molécules bioactives. Des composés capables de traverser la peau, les muqueuses, et même la barrière hémato-encéphalique.
Le 1,8-cinéole, présent dans le romarin à cinéole, agit comme anti-inflammatoire. Il réduit l’activation des microglies, ces cellules du cerveau qui s’emballent dans les maladies neurodégénératives.
Le linalol, molécule clé de la lavande vraie, module l’activité du système nerveux. Il diminue l’anxiété, améliore la qualité du sommeil, sans sédation.
Le bêta-caryophyllène, trouvé dans l’encens ou le clou de girofle, active les récepteurs CB2 du système endocannabinoïde. Il calme l’inflammation chronique, sans toucher à la conscience.
Ce ne sont pas des promesses vagues. Ce sont des effets mesurés, observés, documentés.

Pourquoi l’aromathérapie a sa place au cœur de la gestion de la SEP

Elle parle aux symptômes concrets. Ceux qui minent le quotidien.

La spasticité ? La marjolaine à coquilles, riche en γ-Terpinène, détend les muscles profonds. Appliquée en massage diluée à 10 % dans une huile végétale de noyaux d’abricot, elle agit en profondeur, sans engourdir.
La fatigue mentale ? Un flacon roll-on avec de la menthe poivrée et du romarin à cinéole, passé sur les tempes et la nuque, réveille l’esprit sans accélérer le cœur.
L’anxiété nocturne ? Une diffusion d’encens et de lavande vraie, trente minutes avant le coucher, ramène le calme. Pas de médicament, pas d’effet secondaire. Juste une respiration plus lente, un corps qui lâche prise.
Les douleurs neuropathiques ? Un mélange de lavande et de gaulthérie, utilisé ponctuellement sur les zones douloureuses, apaise par ses propriétés analgésiques naturelles. Attention à la dilution, à la fréquence, à la sensibilité cutanée.

Et puis, il y a le soutien immunitaire. Le ravintsara, utilisé en alternance, renforce les défenses sans déclencher de poussée. Il protège des infections hivernales, fréquentes chez les personnes sous immunosuppresseurs.
L’aromathérapie ne soigne pas la SEP. Elle ne répare pas la myéline. Mais elle agit sur les leviers que la médecine conventionnelle ne couvre pas : le terrain, l’inflammation chronique, le stress oxydatif, l’équilibre émotionnel. Un Docteur en pharmacie aromathérapeute peut vous aider et vous accompagner pour utiliser de manière sûre les huiles essentielles, vous pouvez prendre contact avec ce laboratoire d’aromathérapie.

Un pilier, pas un supplément

Il ne s’agit pas d’ajouter une huile essentielle comme on ajoute une vitamine. Il s’agit d’intégrer une pratique au cœur d’une stratégie globale.
Une stratégie où l’alimentation anti-inflammatoire, l’activité physique douce, la gestion du stress et le sommeil forment le socle.
L’aromathérapie s’inscrit dans ce cercle. Elle est le fil rouge. Le geste quotidien qui reconnecte au corps.
Un massage des jambes le soir, avec un mélange de marjolaine et de lavande, devient un rituel de présence. Une diffusion matinale de romarin et de citron, un signal pour le cerveau : on démarre.
Ce n’est pas anecdotique. C’est structurel.
Une patiente, après six mois d’utilisation régulière, raconte : « Je dors mieux. Mes spasmes ont diminué de moitié. Je ne dis pas que je vais mieux, mais je me sens plus en contrôle. »
Ce sentiment de reprise de pouvoir, c’est peut-être ce que l’aromathérapie offre de plus précieux.

Comment l’intégrer, sans risque

Tout commence par la qualité. Des huiles essentielles bio, chémotypées, 100 % pures et totales. Pas de compromis.
La dilution est non négociable. Jamais plus de 20 % en application cutanée, souvent moins.
L’huile végétale de calophylle inophylle, riche en tocophérols, est idéale pour les peaux sensibles ou les zones douloureuses.
Les modes d’emploi varient selon les besoins.
Le massage, localisé, pour la spasticité.
La diffusion, intermittente, pour réguler l’humeur.
L’inhalation directe, avec un mouchoir ou un inhalateur personnel, en cas de crise d’anxiété.
Le bain, occasionnel, avec dispersion dans du miel ou du lait végétal, pour un relâchement profond.
La voie orale reste réservée aux protocoles suivis par un professionnel.
Et surtout : en parler à son neurologue. Pas pour obtenir une autorisation, mais pour instaurer un dialogue. Une prise en charge qui ne divise pas la médecine en deux camps, mais qui la complète.

Le geste simple qui change tout

Il n’y a pas besoin de devenir expert. Pas besoin de vingt flacons.
Trois huiles suffisent pour commencer :

  • Lavande vraie (calme, cicatrisation, anti-douleur)
  • Marjolaine à coquilles (antispasmodique musculaire)
  • Ravintsara (soutien immunitaire)

Un mélange simple : 5 gouttes de marjolaine, 5 gouttes de lavande, dans 30 ml d’huile végétale. À masser doucement sur les jambes chaque soir.
Un diffuseur avec 2 gouttes de ravintsara et 1 de citron, le matin, pour renforcer les défenses.
C’est tout.
Mais ce tout, c’est une prise de parole. C’est dire : je m’occupe de moi, je ne subis pas.
C’est retrouver une forme de rituel, de douceur, de soin actif.

Parce que vivre, c’est plus que survivre

La sclérose en plaques impose des limites. Mais elle n’efface pas le droit au bien-être.
L’aromathérapie ne rend pas invisible. Elle ne guérit pas.
Mais elle rend le corps un peu plus habitable.
Elle rend la nuit un peu plus calme.
Elle rend le matin un peu plus possible.
Et parfois, une simple odeur de lavande, une pression douce sur la jambe, un souffle plus profond, c’est ce qui fait basculer la journée du côté du vivable.

Peut-être que l’aromathérapie n’est pas encore reconnue comme un pilier officiel de la prise
en charge de la SEP.

Mais dans les maisons, dans les sacs, dans les routines silencieuses des patients, elle l’est
déjà.

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