La question de l’infertilité touche de nombreux couples à travers le monde. Parmi les causes qui peuvent empêcher une femme de porter un enfant, les problèmes utérins représentent une raison majeure conduisant certains couples à envisager la gestation pour autrui (GPA). Ces obstacles à la maternité biologique peuvent être présents dès la naissance ou apparaître au cours de la vie.
Les anomalies utérines comme cause majeure de recours à la GPA
Pour beaucoup de couples, le désir d’avoir un enfant se heurte à des obstacles physiologiques insurmontables. Les anomalies utérines figurent parmi les motifs les plus fréquents qui amènent des parents en devenir à considérer la GPA comme voie d’accès à la parentalité. Ces anomalies empêchent certaines femmes de porter leur propre enfant malgré la possibilité de produire des ovocytes sains.
L’absence congénitale d’utérus et ses conséquences
L’absence de naissance d’utérus, appelée aussi syndrome MRKH (Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser), affecte approximativement une femme sur 4500. Cette condition se caractérise par l’absence partielle ou totale de l’utérus et parfois du tiers supérieur du vagin, alors que les ovaires fonctionnent normalement. Les femmes qui naissent sans utérus découvrent généralement leur état à l’adolescence, lorsque leurs règles ne se manifestent pas. Bien qu’elles produisent des ovocytes, l’impossibilité de porter un enfant reste absolue, rendant la GPA une des rares options pour avoir un enfant biologiquement lié.
Les malformations utérines rendant la grossesse impossible
Au-delà de l’absence totale d’utérus, diverses malformations peuvent rendre une grossesse impossible ou dangereuse. Les anomalies structurelles comme l’utérus bicorne, cloisonné ou unicorne réduisent les chances de nidation ou augmentent les risques de fausses couches. Des conditions comme les fibromes volumineux, les polypes multiples ou la sclérose de l’endomètre peuvent aussi compromettre la capacité à maintenir une grossesse. Dans certains cas, une hystérectomie (ablation chirurgicale de l’utérus) suite à un cancer ou des complications obstétricales graves crée une situation similaire à l’absence congénitale. Pour ces femmes capables de produire des ovocytes mais incapables de porter un enfant, la GPA représente une possibilité d’avoir un enfant génétiquement lié à elles.
Les pathologies médicales justifiant le choix d’une mère porteuse
La gestation pour autrui (GPA) représente une option pour certains couples confrontés à des obstacles médicaux rendant impossible la grossesse. Cette pratique, bien qu’interdite en France, est autorisée dans plusieurs pays comme le Canada, la Grèce ou certains États américains. Dans un contexte où environ un couple sur six en âge de procréer rencontre des problèmes de conception, la GPA peut constituer une solution pour réaliser un projet parental face à des pathologies spécifiques.
Les contre-indications médicales à la grossesse
L’absence d’utérus constitue l’une des principales raisons médicales justifiant le recours à une mère porteuse. Cette absence peut être congénitale, comme dans le syndrome MRKH (Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser), ou acquise suite à une hystérectomie. D’autres pathologies utérines graves limitent également la possibilité de porter un enfant : anomalies anatomiques de l’utérus, fibromes, polypes, ou sclérose de l’endomètre qui affectent la capacité d’implantation embryonnaire.
Certaines conditions médicales rendent la grossesse dangereuse pour la femme, comme les maladies auto-immunes, les troubles de la coagulation, les maladies cardiovasculaires et certains troubles neurologiques. La prise de médicaments incompatibles avec la grossesse peut aussi constituer une contre-indication absolue. L’endométriose sévère et les complications graves lors d’un accouchement antérieur figurent parmi les autres situations médicales où la GPA peut être envisagée selon les recommandations de l’American Society for Reproductive Medicine (ASRM).
Les échecs répétés de FIV et autres traitements de fertilité
Malgré les avancées en procréation médicalement assistée (PMA), certaines femmes connaissent des échecs répétés de fécondation in vitro (FIV). Ces situations surviennent quand les embryons ne s’implantent pas dans l’utérus malgré plusieurs tentatives, suggérant un problème de réceptivité utérine. La GPA peut alors être considérée comme une alternative après l’échec des autres traitements de fertilité.
Les anomalies des cellules reproductrices et l’incapacité de mener une grossesse à terme, malgré une fécondation réussie, sont d’autres facteurs conduisant à envisager cette option. Dans ces cas, les ovocytes de la mère d’intention peuvent être utilisés avec le sperme du père d’intention pour créer un embryon qui sera porté par la mère porteuse, permettant ainsi un lien génétique avec au moins l’un des parents. Cette forme de GPA, dite gestationnelle, est la plus pratiquée dans les pays où cette pratique est légale, car elle maintient un lien biologique avec les parents d’intention tout en limitant les complications juridiques et émotionnelles liées à la filiation.
Le parcours psychologique et juridique vers la GPA
La Gestation Pour Autrui (GPA) représente un chemin complexe pour les couples confrontés à l’impossibilité de porter un enfant. Cette solution implique qu’une femme accepte de porter un enfant pour le remettre après la naissance à un couple d’intention. Les raisons motivant ce choix sont variées : absence d’utérus (congénitale comme le syndrome MRKH ou suite à une hystérectomie), maladies utérines graves, échecs répétés de FIV, ou contre-indications médicales absolues à la grossesse.
La prise de décision et l’accompagnement psychologique du couple
Le choix de recourir à une mère porteuse constitue une décision majeure dans la vie d’un couple. Selon les statistiques, environ un couple sur six en âge de procréer rencontre des problèmes de conception. Pour les femmes dans l’impossibilité de porter un enfant, la GPA peut apparaître comme la seule option pour réaliser leur désir de parentalité. Cette démarche s’inscrit généralement après un long parcours médical jalonné de diagnostics difficiles et d’échecs thérapeutiques.
L’accompagnement psychologique s’avère indispensable tout au long du processus. Les futurs parents doivent faire face à de multiples questionnements sur la filiation, l’attachement et le deuil de la grossesse pour la mère d’intention. Un sondage de 2018 révèle que 64% des Français seraient favorables à la GPA sous certaines conditions, montrant une évolution des mentalités malgré les controverses. Les professionnels comme le Pr Philippe Jeammet soulignent l’importance du contexte émotionnel dans lequel l’enfant sera élevé, au-delà des considérations techniques.
Les aspects légaux et éthiques à considérer
Le cadre juridique de la GPA varie considérablement selon les pays. En France, cette pratique reste illégale, passible de 1 à 3 ans d’emprisonnement et de 15 000 à 45 000 euros d’amende. Cette interdiction s’appuie sur des préoccupations éthiques visant à prévenir la marchandisation du corps humain. Néanmoins, des couples français se tournent vers l’étranger pour réaliser leur projet parental.
Les coûts associés à la GPA sont substantiels, oscillant entre 50 000 et 180 000 euros selon les pays. Aux États-Unis, ils peuvent atteindre 240 000 euros, tandis qu’en Ukraine ou en Russie, ils varient entre 26 000 et 80 000 euros. Parmi les pays autorisant cette pratique figurent le Danemark, les Pays-Bas, la Russie, la Grèce, le Canada et certains États américains. Une avancée notable pour les couples français ayant eu recours à la GPA à l’étranger : la transcription des actes de naissance étrangers est désormais possible, permettant la reconnaissance du lien de filiation avec la mère d’intention. Cette situation juridique complexe illustre les tensions entre l’interdiction nationale et la réalité des familles formées par GPA, questionnant l’adaptation du droit aux nouvelles configurations familiales.